Le Salon ferme ses portes aujourd'hui, mettant fin pour ma part à quatre jours fort intéressants de piétinements et de discussions littéraires. Certes, je commence à connaître les raccourcis entre les stands, mais au-delà du fait que je peux indiquer les toilettes les plus proches et les bons plans sandwichs à n'importe qui, je ressors de ce Salon remontée comme un coucou et avec la nette impression d'avoir tout sauf perdu mon temps.
Une fois n'est pas coutume, j'ai bénéficié cette année d'un badge "passe-partout" (sauf que je ne montre pas un trousseau de clés à l'entrée mais un code électronique sur une carte plastfiée, c'est beau le progrès). Chanceuse que j'étais, je n'ai donc pas boudé mon plaisir de parcourir à l'envie les couloirs du Salon. Parce que quand on est comme moi, auteur entamant un nouveau roman et un peu dans le doute du où-vais-je-d'où-viens-je-pourquoi-je, ça fait drôlement du bien de se sentir entourée de livres, d'éditeurs, d'auteurs, bref, de se sentir "dans le truc", quoi.
Car quoiqu'on en dise, le Salon de Paris (comme d'autres) c'est un peu le festival de Cannes des auteurs. Ou le séminaire annuel de la profession, comme vous voulez. On peut parfaitement ne pas s'y rendre, c'est loin d'être obligatoire, mais lorsqu'on s'organise bien on arrive à rencontrer bon nombre de gens intéressants.
Pour ma part, le Salon a plus que bien commencé, car la soirée d'inauguration était non seulement fort sympathique et passée en agréable compagnie, mais en outre j'y ai croisé mon éditrice qui m'a affiché son plus beau sourire autour d'une coupe de champagne. Il ne m'en faut pas beaucoup plus pour me sentir revigorée pour mille ans (je ne suis pas très difficile finalement) et avoir envie de lui présenter mon manuscrit là, maintenant, tout de suite.
S'en sont suivis trois jours de conférences, avec partout, il faut bien le dire, un invité mystère de taille: le numérique. Gros mot pour certains, opportunité pour d'autres, il n'a laissé personne indifférent et s'est immiscé dans chaque débat, chaque discours, chaque stand, même lorsqu'il n'était pas convoqué. Cela fait bien dix ans qu'on en parle, mais le numérique fait toujours son petit effet, comme le vampire effrayant du train fantôme qui vous fait "bou" quand vous ne vous y attendez pas. Tantôt formidable moyen de diffusion, synonyme de rémunération au rabais pour beaucoup d'auteurs, il crée une déferlante de prises de position et de débats.
C'est peut-être ça la révolution du numérique finalement : recréer un débat dans une profession qu'on accuse souvent d'attentisme, et rediscuter enfin des vraies fondements de l'édition et de son formidable univers littéraire, virtuel ou non...
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