Etre auteur, c’est bien souvent compter sur soi et rien que sur soi pour le travail d’écriture. Ce n’est pas pour me déplaire, bien au contraire, mais on aime bien de temps à autre prendre la température ailleurs. C’est pour cette raison, soit dit en passant, que je partage ici avec vous les petites confessions créatives d’autres auteurs. Ça donne de l’allant et c’est toujours inspirant d’entendre les autres parler de leur travail.
Parce que je ne sais pas chez vous, mais de mon côté, si je veux me tourner vers mon amoureux pour avoir un avis sur ce que je suis en train d’écrire, ce n’est pas toujours facile à assumer. Rempli de bonnes intentions, il écoute avec ferveur et enthousiasme ce que je lui explique mais finit irrémédiablement par la question fatidique « mais euh… sinon c’est quand la bataille ? »
Si je me tourne vers ma mère, je récolte un « mais c’est tellement exceptionnellissime ! », très flatteur à l’égo mais légèrement suspect (moi-même je dis à ma fille que son gribouillage informe a des airs de Picasso à la période bleue).
Quant aux amis, ce n’est vraiment pas leur rendre service. Coincés entre l’envie d’être vraiment honnête (et risquer la remarque qui tue) et la volonté de rester votre ami (et répondre par un sourire coincé), aucune des deux options ne sera satisfaisante (et on a diantrement besoin d’amis en ce bas monde).
Donnez-moi mon cheval que j’aille réfléchir dans une grande plaine déserte du Wyoming.