J'avais mentionné il y a quelques temps une phrase prononcée par Christophe Barratier. "Surprendre avec ce que le spectateur attend". Elle m'a gratté cette phrase. Elle est restée chatouilleuse pendant un long moment. Sur le moment, ça sonne comme une évidence, un principe bien clair et bien net. Et au bout du compte, je crois que c'est ce qui me gêne.
Et je dirai le contraire, au sens littéral du terme : "ne pas surprendre avec ce que le lecteur/spectateur n'attend pas".
Vous êtes obligés de relire trois fois pour comprendre, mais enfin, je ne peux pas le dire de meilleure façon. Les meilleures histoires sont celles où l'on ne s'attend pas au dénouement (ou à ses étapes). Certes. Mais il nous parait évident. D'une clarté absolue. Le "bien-sur-ça-ne-pouvait-pas-être-autrement-mais-bien-joué-je-ne-l'avais-pas-vu-venir". Allez, ne donnons qu'un seul exemple : quelle fin sublime de "Gran Torino", où l'on attend le moment où Clint règlera tout d'un coup de crosse de fusil, et que sa meilleure arme consiste à dégainer son briquet.
Ne cherchons pas à tout prix de préceptes là où seule l'imagination doit être une règle, mais enfin voilà la ligne de conduite qui me paraît la plus pertinente.
Libellés : Confessions créatives
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