A lire consciencieusement chaque interview d'auteur pour voir ce qu'il y en aurait à apprendre, un élément récurrent jalonne la plupart des discours. Celui de travailler la nuit, voire même de mieux travailler. Une enveloppe intimiste et quelque peu irréelle comme source de calme et d'inspiration.
Mmmh. Perplexe je suis. Non pas sur le fondement d'une telle allégation, qui me paraît somme toute fort cohérente ; mais sur ma propre capacité à le faire. Car pardon d'être aussi triviale, mais en deuxième partie de soirée la tendance globale est plutôt de s'endormir comme une souche en ayant pour seul défi de rallier le matelas sans tomber dans les escaliers. Vous me permettrez cette parenthèse personnelle, mais quand on a des enfants, je ne vois pas comment on fait pour tenir toutes les nuits à travailler. Quelques soirées par-ci par-là, bien sûr, ou bien avant minuit, d'accord. Mais comment font certains pour se coucher à 3h du matin tous les soirs ? Et être debout quatre heures plus tard ?
Dois-je donc culpabiliser parce que je n'ai pas de problèmes de sommeil ? Suis-je un véritable auteur si je ne sais pas être un oiseau de nuit ? Et si je ne suis pas torturée par mes personnages au point de ne pas pouvoir dormir ?
Allez, j'ose poser la question suivante : est-ce parce que certains auteurs qui travaillent la nuit aiment le proclamer, et donc faire prévaloir quelque chose de mieux que les auteurs qui travaillent la journée ? Serait-ce un "positionnement", ou une marque de fabrique permettant de se démarquer ? Au risque de mettre tout le monde dans le même panier (c'est-à-dire ceux qui n'ont que ce moment-là pour écrire) ?
Je n'ai pas envie de répondre parce qu'on s'en fout un peu finalement. Ce qui compte c'est d'écrire. Et ce que je sais de manière certaine à présent, c'est que je n'ai pas besoin d'écrire pour vivre. J'ai besoin de vivre pour écrire. D'avoir ma vie, bien réelle, avec tout ce que cela comporte d'amis et de vie de famille pour avoir l'autre vie. Celle où mon moi n'a aucune importance. Celle où la nuit peut bien envelopper tout ce qu'elle veut, l'endroit et le moment ne comptent plus.
Je lignore pour le moment mais ce serait une excellente nouvelle, car cela voudrait dire que mon nouveau roman serait sorti et mis en avant au Salon. Allez, on va y croire !
Rédigé par : Coline Lemeunier | vendredi 11 septembre 2009 à 19h44
Merci beaucoup :) Jai découvert votre blog par le biais du concours que vous avez remporté, félicitations. Serez-vous au salon du livre lannée prochaine ? Je passerai bien acheter un exemplaire dédicacé...
Rédigé par : Samantha | vendredi 11 septembre 2009 à 05h27
Exactement. Chacun trouve sa propre vérité décriture. Et surtout son propre moteur : celui qui nous fait tenir dans le temps et aller au-delà de nos doutes. Enfin quelque chose comme ça, je ne prétends pas avoir la science infuse sur le sujet.Et bravo pour vos publications héroï-fantaisistes :-) Cest un genre que jadmire bcp (et lit un peu), car je ne saurais jamais le pratiquer !
Rédigé par : Coline Lemeunier | vendredi 11 septembre 2009 à 01h39
La nuit... le jour... Lessentiel est décrire, oui. Et avec des enfants, ça me paraît bien difficile décrire de nuit ! Il faut bien récupérer à un moment. Chacun sorganise selon linspiration, sa méthode de travail, son emploi du temps...
Rédigé par : Samantha | vendredi 11 septembre 2009 à 00h50