En lisant dans mon très cher magazine Elle de cette semaine (quoi ? moi aussi je suis girly si je veux), je tombe sur une journée avec... Jean-Paul Dubois. J'aime beaucoup cette rubrique parce qu'il est souvent question d'écrivains, qui racontent leur journée, leur façon de travailler, leur quotidien. Et je suis toujours très curieuse de savoir comment les auteurs "phares" mènent leur vie... d'auteur. Indépendamment du fait d'aimer ou non ce qu'ils écrivent, d'ailleurs.
Il y a les nocturnes comme Amanda Sthers (avec du nutella si mes souvenirs sont bons), les super matinaux comme Amélie Nothomb (4 h du matin tout de même), les spontanés comme Claire Castillon (elle écrit dès qu'elle se lève en robe de chambre jusqu'au déjeuner).
Jean-Paul Dubois, lui, raconte la chose suivante. Comme il ne parvient jamais à s'endormir avant 3h du matin, il ne se donne pas d'heure de réveil. Le tout est d'être vers 10h à son bureau. Et là je lis une phrase qui m'interpelle, jeune auteur en herbe que je suis : " Un livre me prend en général un ou deux mois, cela dépend de son épaisseur".
Ah ? On m'aurait menti ? Je me trouvais assez balèze d'avoir bouclé 1Tox en 5 mois, mais là, il a attisé ma curiosité. Je continue la lecture de l'article, pensant avoir affaire à un écrivain insatiable, écrivant jour et nuit, sans que rien ne l'arrête, et sachant immédiatement quoi dire et comment le dire.
Que nenni. Journée de travail 10h-13h, puis sport, puis reboulot 14h-20h. Sauf interruption de ses petits-fils auquel cas il stoppe tout. Début de journée : relire les pages écrites la veille, puis écrire ses huit pages quotidiennes. C'est comme ça, il est formaté pour écrire huit pages par jour. Comptez, on y est au mois pour écrire un roman. Elémentaire, mon cher Watson... Ca peut vous paraître peu 8 pages, mais en réalité c'est franchement pas mal.
Bon. Remettons les choses à leur place, il y a une condition essentielle à tout cela : pendant les un ou deux mois où il écrit, il ne fait que ça. Il est 100% disponible pour ses personnages. Là, forcément, je m'accorde le fait de travailler à mi-temps, d'avoir des activités professionnelles diverses, et que cette liberté d'action et cette disponibilité d'esprit, je ne l'ai pas (encore :-)). Mais malgré tout, ça m'a donné un bon coup de fouet : si je m'impose un rythme de 4 pages pendant mes quelques heures d'écriture quotidiennes (2500 signes par page, un vrai A4 quoi), devinez quoi ? Au bout d'un mois et demi, j'ai un manuscrit. Attention, on parle de quatre pages finies hein, abouties, bien inspirées, chaloupées. C'est CA, la vraie difficulté. Sinon écrire quatre pages comme ça, au fil de la plume, je sais faire, je peux vous en pondre dix si vous voulez... Mais je ne garantis pas le résultat à froid. Le vrai résultat, le truc où on est fiers, où on s'est un peu sorti les tripes. Et l'avoir tous les jours.
Allez, mi-novembre si tout se passe bien, j'ai mon premier jet. Allez, j'ai dit, au boulot. Et que ça saute. Go, go, go l'inspiration.
Libellés : Confessions créatives