Vous ai-je déjà dit être une inconditionnelle de Fred Vargas? Moi qui ne lit pourtant que peu de romans policiers (genre fascinant par ailleurs, loin de moi l'idée de suggérer quoique ce soit de négatif), je suis comme une groupie dès qu'elle sort un nouveau "rompol" comme elle aime à les appeler.
Fred Vargas est une auteure rare dans les médias, ce n'est d'ailleurs pas pour me déplaire car quand on vend autant de livres ça devient un exploit de ne pas être surexposé de manière superfétatoire. Juste par envie de partager cela avec vous, voici ce qu'elle répond lors d'un tchat sur sa "technique" d'écriture :
"Je n'ai pas de technique véritablement choisie, puisque je n'ai aucun choix ni aucune maîtrise sur ma manière de faire. Je suis obligée d'écrire l'histoire en trois semaines -obligée parce que je ne sais pas faire autrement-, de ne faire alors que cela, en me coupant du monde pour croire à la fiction que je suis en train d'écrire. Trois semaines, aussi pour suivre le fil de ma narration car je n'ai jamais de plan. Après ces vingt-et-un jours de ‘cuisson’, vient le temps des corrections infinies. Je ne corrige jamais l'histoire, mais seulement le rythme, le style, le ‘son’.Entre la première version et, disons, la vingtième, le livre ‘de départ’ et celui ‘d'arrivée’ n'ont rien à voir. Après, alors que l'histoire et les personnages, leurs actions et le sens de leurs dialogues n'ont pas changé d'un millimètre, seul le son a ‘bougé’. Sans lui, l'histoire n'a aucune chance de décoller, un peu comme un oiseau sans ailes."