"Pour écrire un best seller, je n'écris pas pour mon éditeur, ni pour moi, j'écris pour le lecteur".
Cette phrase prononcée par Guillaume Musso sur le plateau du Grand Journal peut paraître anodine. Voire simpliste. Ecrire pour les lecteurs, jusque-là, on est d'accord me direz-vous. C'est même le minimum syndical quand on écrit une fiction.
Et pourtant... Qui n'a pas lu un roman où visiblement l'auteur s'est fait avant tout plaisir à lui-même ? Où l'on se sent comme une pièce rapportée et dérangeante dans un dîner mondain ? Ou bien encore qui n'a jamais tourné les pages d'un livre "tendance", ou "social" ? Ah... les romans socialement corrects si chers aux journalistes...
Alors oui, écrire pour le lecteur est un principe un peu bêta certes, mais tout à fait essentiel. Et surtout, écrire pour le lecteur que l'on est soi-même.
Philippe Grimbert dit avoir écrit son dernier roman en se concentrant sur ce qu'il avait réellement envie d'écrire, et non sur son public. Ecrire ce qu'on a envie d'écrire, écrire ce qu'on a envie de lire... est-ce donc si différent ? Au-delà des évidences que je refuserai d'exposer ici (du type machin écrit uniquement pour vendre des livres, tu te rends compte ?? et autres questions nulles et non avenues), je suis portée à croire que je choisirai ma voie et saisirai les fines nuances entre ces deux propos lorsque j'aurai acquis davantage d'expérience. Pour le moment, j'écris ce que j'ai envie de raconter, et attends de mon éditeur qu'il me dise ce qu'en penseront les lecteurs. Après tout, c'est son métier.
Philippe Grimbert dit également qu'il attend qu'un livre vienne frapper à sa porte. Qu'il murisse longtemps avant de se présenter sous forme de pages à noircir. Les idées patientent sagement dans la salle d'attente, et se montrent en temps et en heure (je rappelle que le dit écrivain est psychanalyste).
"Je retarde le plus possible le moment d'écrire car j'ai peur que cela ne soit qu'un pétard mouillé". Tu m'étonnes. Moi qui ne suis qu'une jeune romancière je dirais plutôt que je me sens parfois assise sur un feu d'artifices en pate à modeler.
Bref : chacun sa route, chacun son chemin ? Chacun son rêve, chacun son destin ? Mmmh. Je dirai chacun sa manière universelle d'écrire.
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