Bon, alors je vous explique.
Normalement, je devrais être en train de finaliser la première mouture de mon nouveau roman. Je devrais être en train de noircir des kilomètres de pages, l'oeil affuté, l'esprit échauffé, juste avant une ocupure salvatrice de trois semaines de vacances familiales. Histoire de reprendre sereinement à la rentrée et de peaufiner mon manuscrit encore et encore, sur une base bien solide.
Au lieu de ça, voyez comme la vie est... la vie, j'ai accepté (de bon coeur) un bon paquet de missions de rédaction freelance. Pas désagréable du tout de recueillir quelques deniers, disons-le tout net. Mais moi qui m'étais donné deux mois sans boulot freelance pour me consacrer à mon écriture 'personnelle', me voilà gros jean comme devant.
Rien de bien grave, mais une situation assez frustrante, il faut bien le reconaître. Ce roman, il est déjà bien dans ma tête depuis des mois. J'y ai longuement réfléchi, je sais où je veux aller, je sais de quoi je veux parler, je connais de mieux en mieux mes personnages, je commence même à les trouver sympa. Mais voilà. Quand on peine à s'habituer aux contretemps de la vie, il faut un moment de réadaptation pour se remettre au travail ("qu'est-ce que j'ai bien pu vouloir dire par le mot abribus marqué en travers de la feuille, là?").
Doublement frustrant donc: d'une part parce qu'avoir un projet dans la tête et ne pas pouvoir s'y pencher c'est pas glop, d'autre part parce que c'est très énervant de ne pas arriver à se remettre correctement dedans quand on a une ou deux journées off.
Eh ben, moi, quand je serai grande, je saurais parfaitement écrire de la main droite mes textes freelance et de la main gauche mes romans. On a bien le droit de rêver, n'est-ce pas ? De toute façon, cosmonaute sur Pluton c'était déjà pris, alors...